jeudi 21 avril 2011

De Los Angeles à San Francisco


Et nous voilà aux Etats Unis depuis déjà une semaine. Sur la route menant de la Grange à Mercede, celle-là même qui devrait nous conduire dans la Death Valley où nous passeront la nuit ce soir, je profite que Christopher ai pris le relais en voiture pour mettre sur pixel les dernières péripéties.  Le voyage, vous vous en doutez, ne commence d’ailleurs pas ici.

Nous avions atterris jeudi dernier à Los Angeles après un vol d’une quinzaine d’heure, précédé de deux heures d’attente à Moscou. Partis de Kiev, le matin, nous arrivions à l’aéroport dans l’après-midi, du fait du décalage horaire. L’épreuve tant redoutée du passage de la douane américaine se fit sans encombre et l’accueil même fût plus amical que lors d’un retour dans un aéroport français.  Nous étions fatigués mais heureux de poser la première fois le pied en Californie. Peu de temps après un bus nous amenait à notre agence de location automobile où nous découvrions la première voiture de notre road trip, une ford Cobalt. Le début de ce road trip nous amenait de Los Angeles à San Francisco en deux nuits et trois jours. Plus ou moins 500 miles avec les détours. 
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Sorti de nulle part ce train longe la côte
On m’avait dit une fois qu’aux Etats-Unis, la route revêtait une importance particulière. Qu'elle est un élément important de la culture américaine. On la lit au début des « Raisins de la colère » de Steinbeck, on la voit dans tous les road trip movie dont nous  abonde le cinéma hollywoodien, on l’entend dans les chansons folks et country. Mais c’est une fois qu’on la parcours que l’on vit  la fascination qu'elle peut exercer. Pour nous ce sera la road 1 North qui nous permit de nous imprégner de cet esprit. Encadrer entre le pacifique et une alternance de pâturages et de falaises, la route nous offrait dès les premiers miles une sensation de grandeur. Nous fûmes d’abord surpris par la conduite calme des américains. Par exemple, dans l’état de Californie à un feu rouge la file de droite peut (et surtout doit) tourner à droite sans prendre en compte la couleur du feu. Nous étions prévenus mais s’arrêter à un feu rouge est une vieille habitude dure à perdre. Et malgré nos hésitations, qui continuent toujours, nous n’avons jamais été klaxonné. Autre exemple, les routes sont limitées à 65 miles, à peu près 110 km/h. D’une part, rarement les américains dépassent les limites de vitesse, d’autre part jamais une voiture ne nous a collée au train pour nous faire accélérer. 
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Longboard Grill, tout un programme
C’est donc détendu que nous arrivâmes au premier hôtel et découvrions notre premier fast food, qui nous avait été recommandé comme une restaurant de fruit de mer…Le lendemain nous entamions la route le plus longue jusqu’à San Francisco. Malgré le temps de parcours nous préférions suivre la route 1 et nous ne fûmes pas déçus. On attend forcément d’un état comme la Californie, dont le PIB par habitant dépasse celui de la France, d’être hyperindustrialisé et de laisser peu de place à la nature. On soupçonne que les belles plages et les beaux paysages seront envahis de maison de campagne défigurant la côté. On s’imagine tout plein de choses, sauf de découvrir un territoire aussi bien préservé. Les villes côtières, comme Santa Barbara ne font pas tâche sur la côte, les bâtiments ne dépassent guère les deux étages, les rues sont grandes et de nombreux espaces verts ponctuent régulièrement ces villes. Qui plus est il n’y en a pas des milliers, et à partir d’un certain point, les rares traces de civilisation sont les clôtures et barrières des champs. Nous avions donc pu profiter de ces bords d’océan fabuleux. Nous avions pu faire différents arrêts pour photographier la mer, sa faune et ses paysages. Une erreur d’orientation nous mena une fois à une plage sur laquelle passait un train. Un peu comme venu de nulle part, ce train laissait rêveur tant qu’à sa destination qu’aux décors qu’il pouvait traverser. 
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Les vignobles californiens ont assez fier allure
Après cet interlude, nous traversâmes le pays d’Ouest en Est pour explorer les vignobles californiens cachés dans des routes vallonnées.  Après une halte dégustation nous nous dirigeâmes à nouveau vers l’océan. Nous arrivâmes en fin d’après-midi, au Hearster Castel, vieille demeure d'un peu plus de 200 chambres, dominant le Pacifique et prétendant, par un plan marketing bien échafaudé, être la première source de revenu touristique pour l’Etat Californien. Du château nous n’aurons vu que sa boutique, car la bâtisse accueillait ses derniers visiteurs 10 minutes après notre arrivée. Nous reprîmes alors la route vers des paysages et rencontrions peu après nos premiers lions de mer. Spectacles presque aussi impressionnant qu’il est ennuyant. Sur deux cents mètres le long de la plage, s’étalent de tout leur large ces animaux affables. Sous l’œil du publique, le lion de mer s’autorise par là un bâillement et par ci un étirement. Nous continuâmes donc notre route jusqu’à que celle-ci par surprise s’arrête. On ne peut pas dire que les américains soient économes en signalisation. Tous les miles, chacun peut adopter une highway et inscrire son nom à la postérité autoroutière. On connait dès les premières heures toutes les limites de vitesse. On apprend à dénoncer au 911 les chauffeurs enivrés. Mais pour prévenir les touristes que la route principales est fermée rien n’existe. Un nouveau détour de plusieurs heures qui nous fit arriver tard le soir à Salinas où nous passâmes la nuit.

Mon récit s’arrêtera ici aujourd’hui car nous sommes entré dans le désert et cherchons la route 66, qui a été parcellé malgré sa légende. La prochaine fois peut être vous raconterai-je la brumeuse San Francisco ou bien le gigantisme Yosemite Park.

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